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Où j’étais ce soir-là

Ce soir-là, je me produisais à Montdidier, dans la Somme.

J’étais en plein spectacle, concentré sur mes numéros, loin d’imaginer ce qui se passait à Paris.

À l’entracte, en sortant un instant, j’ai entendu un homme parler au téléphone sur le trottoir. Sa voix trahissait l’inquiétude :

« Le match est annulé ? Tu es avec mon fils ? Tout va bien ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous êtes en sécurité ? »

Ces mots m’ont intrigué, mais sans contexte, je n’ai pas compris l’ampleur de la situation.


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Le retour à la réalité

Après le spectacle, j’ai pris la route comme d’habitude. Deux heures de trajet, le temps de décompresser, sans savoir encore.
En rentrant chez moi, j’ai allumé la télévision, un réflexe pour me détendre après une prestation. Mais cette fois, l’écran ne m’a pas offert d’évasion.

Les images du Bataclan en direct défilaient. Des visages bouleversés, des cris, des sirènes, l’horreur absolue.
À cet instant, mon sang s’est glacé. Mon cœur s’est arrêté de battre l’espace d’un instant, et les larmes ont coulé sans que je puisse les retenir.


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L’inquiétude pour mes proches

Très vite, une autre peur s’est ajoutée à l’effroi : celle de savoir si mes proches allaient bien. Mon beau-frère et plusieurs amis vivent à Paris. Dans ces moments d’incertitude, chaque appel manqué, chaque minute sans nouvelle semble durer une éternité. Heureusement, j’ai pu apprendre qu’ils étaient en sécurité. Mais cette inquiétude reste gravée en moi, comme une ombre qui plane encore aujourd’hui.


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La peur de retourner dans les salles

Pendant longtemps, j’ai eu peur d’entrer dans une salle de spectacle, même dans le cadre de mon activité.

Le public, la musique, la fête… tout ce qui faisait la magie de mon métier était soudain teinté d’angoisse. Chaque représentation devenait un défi : dépasser l’appréhension pour retrouver la scène, mon refuge et ma passion.

Cette période m’a rappelé à quel point l’art est fragile, mais aussi à quel point il est essentiel.

Car malgré la peur, j’ai choisi de continuer, convaincu que la scène devait rester un lieu de vie, de partage et de lumière.


Un hommage en musique : Toujours debout

Quelques temps après, avec Tony et mon équipe, nous avons voulu transformer cette douleur en un message d’espoir. Nous avons enregistré un clip hommage sur la chanson Toujours debout d’Emmanuel Moire. Pour marquer notre vécu, nous avons choisi de modifier la fin du texte afin de rendre un hommage direct au 13 novembre :

« Le 13 novembre Paris est blessé,
Les rues, le stade, la musique se taisent.
Depuis c’est la France que tu as touchée,
Mais la vie décide de nous relever. »

Un moment de recueillement, mais aussi un cri de résistance : malgré la douleur, malgré la peur, nous restons debout.


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10 ans plus tard : se souvenir

Aujourd’hui, dix ans après, je pense encore à ce moment. J’y pense quand je monte sur scène, quand je croise le regard d’un spectateur, quand je mesure à quel point la vie peut basculer en un instant.
Se souvenir, c’est rendre hommage à ceux qui ne sont plus là. C’est aussi rappeler que malgré l’horreur, la vie, l’art et le partage continuent.


Conclusion : la vie plus forte que la peur

Ce soir-là, mes larmes ont coulé devant l’horreur. Mais depuis, j’ai choisi de transformer cette émotion en force.
À travers mes spectacles, j’essaie de transmettre un peu de joie, de lumière et de réconfort. Parce que la peur ne doit jamais éteindre la vie, ni la beauté de la rencontre entre un artiste et son public.

À toutes les victimes, aux survivants, aux proches : vous restez dans nos mémoires.

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